Mon dernier article sur les RICV de Berck remonte à 2019. Entre-temps le Covid est passé par là puis l’organisation a changé de main. Le fondateur de la boutique parisienne de cerf-volant n’est plus aux commandes de la partie cerf-volant du festival de Berck, depuis l’année dernière c’est une entreprise événementielle qui a le marché. J’ai eu envie d’aller voir par moi même cette nouvelle version des RICV de Berck et vérifier si l’ambiance 4 lignes était toujours présente.
Flashback
Berck est le festival par lequel j’ai découvert les mégateam dans sa version la plus ouverte où ce ne sont pas seulement les différentes équipes qui se réunissent mais un ensemble hétéroclite de pilotes et de cerf-volant de couleurs différentes qui volent ensemble sous les ordres d’un leader capable de diriger cette orchestre improvisé. J’ai eu l’occasion d’être initié alors que j’étais un jeune novice dans la discipline. Certes, j’en voulais beaucoup et me donnais les moyens mais j’ai senti l’esprit de communauté et de « partage » dans ce monde des pilotes 4 lignes. Berck était un lieu où l’on pouvait voir de bons pilotes voler sur le terrain central mais aussi rencontrer ces pilotes autour du terrain central et voler avec eux ! Le mégateam était l’occasion pour les non inscrits de voler parmi les meilleurs et c’était une expérience gratifiante pour tous: les pilotes et le public. 20, 30 ou 40 cerf-volant 4 lignes en mégateam, impossible d’avoir ce nombre en réunissant uniquement les pilotes d’équipes. Voilà le Berck que j’ai connu !
Nouvelle formule
Le changement de prestataire ne s’est pas passé sans un certain fracas que chacun a pu voir sur les réseaux sociaux. Nous allons nous en tenir au faits dans cet article et se focaliser sur le point de vu des pilotes 4 lignes qui se rencontraient à Berck. La rumeur était vraie, l’époque de la rencontre des pilotes 4 lignes est terminée: fini les vols avec les pro sur la plage le matin, fini le mégateam de 10 min sur le terrain central où les pilotes de tout bord hors de toute prise en charge par l’organisation pouvaient offrir et s’offrir un peu de bonheur. Maintenant le festival de Berck est devenu un produit formaté où il n’y a pas de place à l’improvisation. On peut voir cela comme une « professionnalisation » et donc un mieux. Le résultat plaît très certainement au public mais l’âme du festival ne se dilue-t-elle pas dans ce magma festif sur étagère ?
Je n’étais sur place que le premier dimanche soit, mais je n’ai pas vu grand monde sur la plage pour voler. Les équipes volaient entre elles soucieuse de répéter la prestation qu’elles allaient offrir et ce pourquoi on les avaient invitées. A l’autre époque même le premier dimanche il y avait de quoi voler en groupe sur la plage. Cela était possible avec la venue de certains pilotes charismatiques de différentes nationalités… Je regrette la disparition de cette ambiance qui faisait que Berck portait bien son nom de Rencontre Internationale de Cerf-volant. Ici rencontre prenant le sens de rencontre avec les pilotes de la plage….
Voler sur la plage
Venir à Berck lors des RICV en touriste reste quand même une opération intéressante. Pourvu que l’on ait pas peur d’engager sa responsabilité en cas d’accident. Pour rappel, on doit dédommager les dégâts matériels, physiques ou moraux que l’ont fait à autrui. En cas d’accident le pilote est personnellement redevable auprès du lésé en cas de litige. En général l’assurance habitation contient une clause de responsabilité civil lors d’activités de loisirs ie hors cadre rémunéré ou manifestation sportive etc. En tant que touriste sur la plage, on est dans le cadre du loisir. Si en plus on a un niveau correct et que l’on fait attention, cela devrait bien se passer en lignes courtes du moins car en lignes longues un revo seul n’est pas assez visible et les collisions sont plus probables. La plage est néanmoins immense à marée basse donc si on s’éloigne du bord ou si on va voler sur la pointe sud, il n’y aura pas de problème !
Des contacts néanmoins
J’ai eu l’occasion d’échanger avec quelques personnes. Le matin un cerf-voliste est venu me voir attiré par mon Djinn. Lui-même en possédait un mais ne l’avait pas avec lui car il était venu avec ses monofil. Puis un groupe de touristes asiatiques intéressés par mon 4 lignes est venu discuter avec moi. L’échange en anglais tournait autour du maniement et finalement mon interlocuteur a voulu essayer. Comme mon Djinn est réglé lourd, je n’ai pas eu peur de le lui laisser car je savais qu’il n’allait pas décoller… mais ce fut pour lui une expérience intéressante que de pouvoir toucher un 4 lignes !
Le soir c’était un conseil sur le choix d’un 4 lignes. Je me suis fait la réflexion suivante: à part les marchants du temple, il n’y a plus la présence de vrai magasin de cerfs-volants parmi les stands et sur le terrain FFVL je n’ai pas vu de 4 lignes….la fin est-elle proche ! Peut-être pas, le BercKite Club était bien présent et détient peut-être la formule pour exister dans le nouveau RICV. Ils étaient venus en nombre et derrière leur bannière quelques pilotes que j’ai connus de l’ancienne époque.
Le lendemain matin dans un vent faible je suis allé profiter de la plage encore vierge. En cette heure matinale j’ai croisé le courageux président du CVCF parti monter un monofil. A 8h30 le vent était léger, annoncé entre 6-8 mph. Ce fut une séance de gymnastique en ligne courte. Un photographe de la rencontre qui pensait avoir affaire à un festivalier est venu me prendre en photo…
Vent de cinéma
Pour le reste Berck est un spot fidèle à lui-même. Quand le vent vient de la mer, on a droit à un vent de cinéma. Le spot de Berck permet de voler dans de bonnes conditions. Ainsi même après 6 mois d’arrêt mes sensations sont vites revenues et le plaisir de voler aussi. Je n’avais pas mis mes lignes de 37m depuis très (trop) longtemps et le bonheur de faire des dessins dans le ciel avec le CV fut proportionnel à la durée de l’abstinence. Le bilan de cette courte sortie à Berck est définitivement positif mais c’est avec nostalgie que je regrette la disparition de l’ambiance 4 lignes de Berck !